Enlèvements cryptos en France : le commanditaire présumé a été arrêté au Maroc
06/04/2025Un des cerveaux criminels arrêté. Un franco-marocain de 24 ans, Badiss Mohammed Bajjou, est devenu l’un des criminels les plus recherchés de France en raison de son implication présumée dans une série d’enlèvements violents de personnes liées au secteur des cryptomonnaie. Ce dernier a été arrêté au Maroc, ce qui devrait permettre d’en savoir plus ce réseau criminel international qui cible les possesseurs de cryptos.
- Un franco-marocain, Badiss Mohammed Bajjou, a été arrêté au Maroc pour son rôle présumé dans des enlèvements violents liés aux cryptos.
- Cette arrestation dévoile un peu plus un réseau criminel international structuré, utilisant des méthodes de recrutement via les réseaux sociaux et impliquant des actes de torture physique.
Un criminel franco-marocain recherché à l’échelle internationale pour ses « cryptorapts »
C’est le journal Le Parisien qui révèle l’arrestation, ce 3 juin 2025, de Badiss Mohammed Bajjou par les autorités marocaines. L’individu est donc suspecté d’être le commanditaire de plusieurs enlèvements et tentatives d’enlèvements de personnes en lien avec les crypto-actifs. Le Parisien utilise le terme de « cryptorapts » pour qualifier ces kidnappings ciblés.
Soupçonné dès l’été 2023 pour avoir commandité un rapt violent à Élancourt (Yvelines) – impliquant l’agression d’une femme de 56 ans pour extorquer une rançon en cryptomonnaies à son fils -, Badiss Mohammed Bajjou a par la suite été visé par des mandats d’arrêt internationaux pour extorsion et séquestration en bande organisée.
Son interpellation dans le Nord du Maroc a été rendue possible grâce à une coopération de la justice et des forces de police des deux pays et à une fiche rouge d’Interpol.
Près de 30 individus arrêtés suite à cette vague d’enlèvement cryptos en France
Depuis 2023, Badiss Mohammed Bajjou s’était donc « spécialisé » dans les cryptorapts. L’affaire la plus marquante concerne David Balland, cofondateur de Ledger, séquestré et mutilé en 2025 pour une rançon de 3 millions d’euros en cryptomonnaie. Bien que la majorité des fonds aient été bloqués, cette affaire a révélé l’ampleur de l’organisation criminelle structurée, dirigée depuis le Maroc.
Le commanditaire recrutait via les réseaux sociaux des commandos de jeunes connus pour leur violence. La Brigade de répression du banditisme (BRB) ainsi désormais arrêté une trentaine de suspects, dont des mineurs, et déjoué un double kidnapping près de Nantes fin mai.
Badiss Mohammed Bajjou ne serait toutefois pas le seul cerveau de ces rapts violents, impliquant quasi-systématiquement de la torture physique en plus du traumatisme psychologique. En effet, un autre Franco-marocain, âgé d’une quarantaine d’années, tirerait également les ficelles de ces actes de barbaries.
Sous la pression des acteurs du secteur des cryptomonnaies, et face à la multiplication de ces cryptorapts, les autorités françaises ont enfin fini par réagir. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a présenté les bases d’une riposte sécuritaire pour commencer à endiguer ce phénomène de « mexicanisation » de la France, qui vient s’ajouter au problème croissant de narcotrafic dans le pays.
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